REO – WCC

Lors d’une réunion tenue du 2 au 4 septembre 2004 à Nairobi, Kenya, les secrétaires généraux des conseils d’Églises Œcuméniques régionaux indépendants du monde, ainsi que le secrétaire général du Conseil Œcuménique des Églises, adressaient à Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, la lettre ci-dessous. Rédigée à la suite de la visite rendue par un certain nombre de ces secrétaires généraux au secrétaire général des Nations Unies le 24 mai dernier, elle fait part à ce dernier de l’importance que les Nations Unies revêtent aux yeux des Églises.
M. Kofi Annan Secrétaire général Nations Unies New York Nairobi, 4 septembre 2004
Monsieur le Secrétaire général, Nous nous adressons à vous de Nairobi, Kenya, lieu de notre rencontre à titre de représentants d’organismes Œcuméniques chrétiens de huit continents et régions du monde : Afrique, Asie, Caraïbes, Europe, Amérique latine, Moyen-Orient, Amérique du Nord et Pacifique, ainsi que du Conseil Œcuménique des Églises. Bien que le moment de notre réunion soit marqué de conflits et de violence, du pays voisin, le Soudan, jusqu’à l’Ossétie du Nord et au Moyen-Orient, nous vous saluons au nom de Celui qui a proclamé : « Bienheureux les pacifiques ». En mai dernier, plusieurs d’entre nous ont eu le bonheur de vous rendre visite à votre bureau de New York. Le 17 du même mois, monsieur Sam Kobia, secrétaire général du Conseil Œcuménique des Églises, vous rencontrait également, tandis que le 24, vous accueilliez une délégation de représentants d’Églises des États-Unis, du Canada et de l’Europe. Nous conservons de ces réunions un sentiment de gratitude et d’appréciation. Nous avons été touchés par votre empressement à nous réserver un moment dans votre emploi du jour et par l’oreille attentive que vous avez prêtée à nos préoccupations. Nous avons également apprécié votre reconnaissance sincère du rôle positif que peuvent jouer la foi et l’engagement religieux dans la réconciliation, dans un monde affligé de conflits et de violence. Nous sommes repartis fortement encouragés par l’authentique sens de communauté d’intérêts et d’objectifs que vous partagez avec la chrétienté oecuménique. Signalons, parmi les fruits de nos échanges, l’appel aux Églises du monde entier à faire du 21 septembre une journée de prière pour la paix, à partager avec les hommes et les femmes de toutes les religions, ce dont nous vous sommes profondément reconnaissants.. Réunis ici à Nairobi, nous saisissons cette occasion de réaffirmer l’ardent désir de nos organisations et Églises membres d’appuyer les Nations Unies, et plus particulièrement vous-même, à ce moment critique de la situation mondiale. Nous croyons fermement que l’ONU demeure, pour les pays du monde, l’instrument indispensable pour éliminer de la terre le fléau de la guerre et établir les conditions d’une paix durable : respect des droits de la personne, partage équitable des ressources de la terre, éradication de la pauvreté et de toute forme de discrimination. Devant toutes les tendances à ignorer les Nations Unies ou à les exploiter à des fins nationalistes particulières, nous croyons qu’il faut rétablir leur statut aux yeux de tous ses États membres, tout en témoignant d’un respect renouvelé du droit international et en manifestant le désir de résoudre les conflits grâce à une approche multilatérale. Nous nous engageons à promouvoir cette conception de l’ONU auprès de nos Églises respectives . Les Nations Unies vont bientôt souligner le 60e anniversaire de leur fondation. Nous partageons avec beaucoup de personnes l’espoir que cette célébration offrira l’occasion d’évaluer honnêtement le rôle qu’elles jouent depuis la Deuxième Guerre mondiale et de voir comment on peut l’adapter de manière qu’elle puisse jouer un rôle plus efficace dans un monde qui a tellement évolué en soixante ans. Venus de toutes les régions du monde, nous nous rendons bien compte qu’aux yeux de bien des peuples et des pays, surtout hors de l’Europe et de l’Amérique du Nord, les structures de gouvernance dont les Nations Unies ont hérité ne reflètent pas bien les réalités et besoins actuels du monde. Nous comptons bien participer et contribuer au débat à venir sur ces questions, car nous avons foi dans les Nations Unies et dans leur avenir. Pour revenir à un niveau plus personnel, nous désirons particulièrement vous dire le profond respect et la confiance que l’on professe à votre égard dans le milieu que nous représentons. On a peine à imaginer toutes les pressions que vous devez subir jour après jour, mais nous espérons que, pour votre part, vous pouvez imaginer l’appui spirituel dont vous êtes entouré. Soyez assuré que tout signe démoralisant que vous pouvez percevoir, que ce soit l’indifférence ou l’hostilité à l’égard des Nations Unies et de votre travail, est contrebalancé par les espérances et les prières d’innombrables personnes de foi et de bonne volonté du monde entier. Nous serons toujours disposés à manifester cet appui lors d’autres rencontres avec vous et à entendre de votre bouche ce que vous attendez des Églises face aux défis à relever en matière de paix et de justice. En fait, nous serions heureux de vous rencontrer à nouveau d’ici la fin de l’année en cours; l’un ou l’une de nos collègues communiquera d’ailleurs avec votre bureau à cet effet. Permettez-nous une suggestion à ce propos. Nous croyons qu’il serait hautement souhaitable qu’en plus de vos déclarations sur des questions, des crises et des conflits particuliers et vos rapports aux corps dirigeants des Nations Unies, vous puissiez présenter, à l’occasion, l’équivalent d’un message sur ” l’état du monde “, qui porterait sur des questions mondiales et placerait les problèmes dans une perspective mondiale, tout mettant en relief tout signe porteur d’espoir. À notre humble avis, une telle démarche aiderait à la fois à rehausser le profil des Nations Unies aux yeux de la communauté mondiale et à générer et faire partager le sentiment selon lequel nous vivons vraiment dans un monde interdépendant où il ne saurait y avoir de paix ni de sécurité véritables pour personne s’il n’y en a pas pour tous. Ces pensées, ces souhaits et ces espoirs que nous portons à votre bienveillante attention s’accompagnent de nos ferventes prières pour que vous soient accordées la force et la sagesse nécessaires et que soient bénis vos efforts pour vous acquitter des responsabilités qui vous sont confiées.. Au nom de nos organisations Œcuméniques régionales indépendantes respectives et du Conseil Œcuménique des Églises, Rév. H. Mvume Dandala Secrétaire général Conférence panafricaine des Églises Tél. : +254-20-4441228/9 Ahn Jae Woong Secrétaire général Conférence chrétienne de l’Asie Tél. : +852-2691-1068 Rév. Kingsley Lewis Membre, Comité de continuation Conférence des Églises des Caraïbes Tél. : +868-627-7684 Rév. Keith Clements Secrétaire général Conseil des Églises d’Europe Tél. : +41-22-791-6226 Rév. Israel Batista Secrétaire général Conseil des Églises de l’Amérique latine Tél. : 5932 -2553.996/2529.933 M. Guirguis I. Saleh Secrétaire général Conseil des Églises du Moyen-Orient Tél. : +9613-903523 ou + 2012-3998833 Rév. Karen Hamilton Secrétaire générale Conseil canadien des Églises Tél. : +416-972-9494 poste 22 Rév. Bob Edgar Secrétaire général National Council of Churches USA Tél. : +212-870-3398 (bureau); +1-917-821-0852 (cellulaire) Rév. Sam Kobia Secrétaire général Conseil Œcuménique des Églises Tél. : +41-22 791-6284 La préparation de la présente lettre a été rendue possible par les bons soins du bureau du secrétaire général du Conseil Œcuménique des Églises : C.P. 2100 150, route de Ferney 1211 Genève 2 Suisse Tél. : +41-22-791-6284 Téléc. : +41-22-791 03 61 Courriel général : infowcc@wcc-coe.org Site Web : http://wcc-coe.org

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