Monsieur le Premier ministre

22 mai 2008 Le très honorable Stephen Harper Premier ministre du Canada Cabinet du Premier ministre 80, rue Wellington Ottawa K1A 0A2 Monsieur le Premier ministre, Salutations au nom de Jésus-Christ, Prince de la Paix! Je m’adresse à vous en tant que président du Conseil canadien des Églises et à la demande de ce même conseil, l’un des plus vastes organismes chrétiens au monde, qui représente 21 confessions des traditions anglicane, catholique, protestante, évangélique, de l’Église libre, orthodoxe de l’Est et orthodoxe orientale, et dont les confessions membres comptent pour 85 % des chrétiens du Canada. Je viens vous faire une demande qui manifeste le témoignage de l’Écriture, laquelle nous enjoint à tous de «…respecter le droit, aimer la fidélité et [nous] appliquer à marcher avec [notre] Dieu. » (Michée 6.8). Il est temps, Monsieur le Premier ministre, il est plus que temps de reconnaître la Famine ukrainienne, le Holodomor, comme le génocide qu’elle a été. L’année 2007 marquait le 75e anniversaire de la Famine ukrainienne, ce Holodomor de 1932-1933 qui, délibérément et artificiellement perpétré par le régime stalinien, a entraîné la perte du plus grand nombre de vies humaines dans un seul et même pays au 20e siècle. Dix millions d’Ukrainiens sont morts de faim, mais cet acte de génocide n’a jamais été reconnu, dans le temps, à l’échelle internationale, ni ses responsables punis. On n’est pas encore assez informé de cet événement, bien que l’Australie ait adopté tout récemment, en avril dernier, une résolution qualifiant le Holodomor de génocide. Le Conseil de direction du Conseil canadien des Églises se réunissait la semaine dernière à Ottawa. Au cours de cette semaine où nous avons sollicité une rencontre avec vous et où il nous a été donné de nous entretenir avec M. David Anderson, on nous a fait, au sujet de la Famine ukrainienne, une émouvante présentation qui a amené le Conseil à demander unanimement au Premier ministre et au Gouvernement du Canada de déclarer que le Holodomor a été un génocide. Les détails de ce crime abominable répondent à la définition détaillée du génocide incluse dans la Convention sur la répression et la prévention du crime de génocide, adoptée par les Nations Unies en 1948. Permettez-nous de vous rappeler également que l’Australie a déjà montré la voie en qualifiant la Famine ukrainienne de génocide. Ces deux faits, joints à la visite imminente de Viktor Yushchenko, président de l’Ukraine, soulignent la nécessité absolue de faire le nécessaire pour corriger ce qui représente, bien qu’on persiste à ne pas le reconnaître, le crime odieux d’une famine exterminatrice imposée artificiellement. Consciente de ce qu’on a déjà lancé un mouvement en faveur de la reconnaissance du Holodomor comme génocide, je puis vous assurer qu’une telle reconnaissance serait très favorablement accueillie par les 21 confessions du Conseil canadien des Églises. J’attire aussi votre attention, Monsieur le Premier ministre, sur la date du 21 avril 2004, jour de la reconnaissance par le Canada du génocide arménien, sur la présence au sein du Conseil canadien des Églises de membres de la tradition orthodoxe arménienne et sur l’enthousiasme qu’a suscité chez ces derniers la reconnaissance du génocide de leurs sŒurs et frères ukrainiens. La visite prochaine du président Viktor Yushchenko offre au Canada l’occasion idéale de lancer au monde entier le slogan adopté à l’occasion du 75e anniversaire de la Famine : « L’Ukraine se souvient – Le monde reconnaît! » Dans l’attente de l’annonce, je demeure, Monsieur le Premier ministre, Vôtre dans le Christ, Le Rév. James Christie Président Conseil canadien des Églises

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