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Prière et réflexion sur les manifestations de février 2022

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11 février 2022

Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

La tension monte, les positions se durcissent et les cœurs deviennent froids : nous appelons les Canadiennes et les Canadiens à s’arrêter, à prendre un peu de recul et à réfléchir.

Nous voyons aujourd’hui l’Ontario déclarer l’état d’urgence à cause des manifestations dans les villes et aux frontières. Un peu partout au pays, les responsables des différents paliers de gouvernement ont du mal à réagir aux protestations.

Oui, nous sommes fatigués, nous aspirons à une reprise des contacts personnels, nous sommes impatients de revenir à la situation d’avant et nous avons peine à accepter ce qui nous arrive, mais ne laissons pas la peur ou la suspicion gangrener nos cœurs, nos foyers et nos communautés, et nous plonger dans l’isolement et la méfiance.

Nos dirigeants politiques s’interrogent sur la façon de réagir à l’évolution de la situation sanitaire et aux tensions sociales, mais la santé et le bien-être de tous les Canadiens doivent continuer d’être leur premier souci. Puisse la justice qui protège les vies et les moyens de subsistance guider leurs décisions et puissions-nous construire ensemble une société pacifique et bienveillante pour toutes et pour tous.

Le Canada est un pays qui réunit plusieurs peuples. Toute la population canadienne est attachée aux valeurs de la paix, de l’ordre et du bon gouvernement. Tous et toutes tant que nous sommes, arrêtons-nous, réfléchissons à nos histoires respectives et laissons nos cœurs s’attendrir.

Nous sommes profondément inquiets, car la conception que certains se font de la liberté ne peut que porter atteinte à la liberté, à la santé et aux moyens de subsistance d’autres personnes, de personnes vulnérables en particulier. La qualité d’une société se mesure à la priorité qu’elle accorde à la santé et au bien-être de ses citoyens vulnérables et de ses communautés marginalisées.

Alors que nous aspirons à être libérés des restrictions liées à la pandémie, rappelons-nous le lien étroit entre les droits et les responsabilités et songeons d’abord aux grands commandements:

Voici le premier… « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». Et voici le second : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

(Marc 12,29-31)

 

Par ailleurs, nous ne pouvons que dénoncer la présence inadmissible et outrageante de drapeaux, de slogans et de symboles brandis lors des manifestations.

Quand des symboles, des paroles et des organismes chrétiens ou d’autres religions sont associés à la violence, à un appel à renverser le gouvernement et à des reproches vulgaires à l’endroit d’élus et de citoyens, nous demandons aux chrétiens de s’arrêter et de se souvenir du témoignage et de l’amour sacrificiel de Jésus. Sa vie nous rappelle que les changements valables naissent de l’amour humble de Dieu et du prochain plutôt que de la force et de la contrainte.

Avec les dirigeants de l’Église mennonite du Canada, nous dénonçons sans équivoque les symboles, les mots et les actions du nationalisme blanc qui s’exprime à Ottawa et à travers le pays lors de rassemblements pour la « liberté ».

Sans réserve et sans hésitation, nous nous unissons au Conseil multiconfessionnel du Manitoba pour protester contre le retour de symboles nazis, qu’on a aperçus dans le convoi des protestataires à Ottawa. Nous déplorons qu’on ose comparer ou suggérer une équivalence entre les effets des directives de santé publique promulguées par nos gouvernements démocratiquement élus et le sort des victimes de la Shoah ou de régimes totalitaires. Nous pressons les protestataires qui ont utilisé ces symboles de s’arrêter, de prendre un peu de recul et de mesurer ce que leurs actions ont de blessant pour leurs concitoyens d’hier et d’aujourd’hui.

Ayons plutôt l’audace de tendre la main à l’autre et, dans la confiance, de travailler ensemble à répondre aux besoins de tous. Après tout, notre humanité même nous lie inextricablement les uns aux autres.

Et laissons-nous inspirer par les mots d’une grande et chère Canadienne, Ursula Franklin, qui a écrit que « la paix n’est pas tant l’absence de conflit que l’absence de la crainte de ne pas avoir ce qu’il nous faut pour être pleinement humains ».

Écouter, c’est plus qu’entendre. Quand nous écoutons la voix de Dieu, sachons écouter et agir. Quand nous écoutons la voix de ceux qui ont une autre expérience que la nôtre, soyons réceptifs et discernons ensemble la route qui mène au bien de chacune et de chacun.

 

Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le Président et le Secrétaire général au nom du Comité directeur du Conseil canadien des Églises.

Das Sydney

Le révérend Das Sydney
Président

Le pasteur Peter Noteboom
Secrétaire général

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